La jeune fille s'arrêta enfin au hall d'entrée, ses cheveux emmêlés par la course, quelles gouttes de sueur perlant sur son front blanc... La pauvre Thynta n'arrivait plus à remettre la main sur son chat, Merlin-Pompom, qui était encore tout jeune et tout fou, certes, mais qui était toujours revenu quand elle l'appelait !

Deux heures auparavant, elle avait mis cela sur le compte de l'immensité du château. Mais maintenant elle s'inquiétait vraiment et avait déjà arpentée toute la grande salle à manger, vide, et d'autant plus imposante. Ses pas avaient résonné le long des dalles de pierre grise mais à chaque écho de ses petites talonnettes elle avait cru entendre le grattement d'une patte. Alors elle se précipitait dans un coin de la salle, mais rien.
Au bout de plusieurs minutes de recherche infructueuse, elle était sortie de la grande salle à manger et s'était rendue dans le Hall, tout aussi impressionnant et surprenant que les autres pièces et dédales du château.
Le marbre avait une allure fantomatique tant il luisait par la lumière du soleil filtrant des vitraux et par les torches tenues dans les mains d'imposantes statues.
Thynta crut voir une lueur dans le heaume de l'une d'entre elle et se précipita ! Mais il n'y avait rien, seulement le ricochet du soleil taquin.

Ce qui ne l'empêcha pas de faire le tour de tous les autres heaumes, de toutes les armures, de se mettre presque à quatre pattes...

"Merlin-Pompooooom ! Mimi allez reviens c'est pas drôle quoi !"

Ce qui lui faisait vraiment peur, c'était qu'il puisse se retrouver dehors, peut-être dans la forêt, lorsque la nuit tomberait...Comme si sa journée n'avait pas été assez horrible comme cela ! Elle soupira et s'étala contre un des murs dont le marbre, qu'elle pensait froid, sembla la réchauffer.

C'est alors qu'elle entendit des bruits feutrés non loin de là...

Jules se dirigeait vers ses appartements. Il avait encore du mal à connaître le chemin le plus court pour s'y rendre. C'est pourquoi, pour éviter de se perdre, il repassa par le hall d'entrée. C'était par là qu'il était passé la première fois, c'était donc par là qu'il y retournerait. En plus le hall avait l'habitude de lui couper le souffle dès qu'il franchissait ses portes. Cette sensation usée par l'accoutumance finirait par disparaître, alors il prenait plaisir à s'en souler avant qu'il ne soit trop tard.

Une fois de plus ce fit son petit effet ! Les portes s'ouvrant à son approche laissèrent échapper un grincement qui résonna contre les dalles de marbre. Son ombre projetée par le soleil glissa à la surface polie du sol comme sur un lac gelé. Jules écoutait avec plaisir le bruit de ses talons claquait puis, libéré de toute gravité, être réverbérait entre les colonnes.

Alors qu'il traversait le grand hall, il vit contre le mur Thynta, le regard vide comme sucé par un détraqueur. Il eut un frisson. Il s'approcha doucement vers elle pour éviter de la brusquer, comme si ce fut agi d'un petit moineau tombé du nid. Avec un sourire qui se voulait des plus rassurants, il s'accroupit devant elle.

"Ne fais pas cette tête ! Qu'est-ce qu'il ne va pas Thynta, tu m'as l'air perdu !"

Peut être pour détendre l'atmosphère et par la même occasion les traits crispés de la jeune fille, il ajouta :

"Toi aussi tu recherches les appartements de ta maison ?"

Thynta avait espéré que les pas qu'elle avait entendu s'approcher étaient ceux de son chat. Mais bien sûr, un chat est bien plus discret !
Elle avait donc attendu que ce quelqu'un passe, sans penser un seul instant que ca posture aurait pu paraitre étrange. Par chance, ou par malchance, ce fut Jules, ce garçon avec qui elle commençait à sympathiser, qui s'arrêta devant elle. Par malchance, oui ! Elle avait peur de se montrer faible, peut-être même de pleurer. Par chance aussi, qui sait, car peut-être qu'il pourrait l'aider !
Elle décida de respirer un bon coup pour ne pas craquer, et du coup n'entendit pas vraiment tout ce que Jules lui dit. Elle allait lui demander " quoi ?" lorsqu'il rajouta, avec un sourire des plus bienveillants ( elle venait d'oser le regarder dans les yeux )

"Toi aussi tu recherches les appartements de ta maison ?"

Elle sourit timidement puis se leva, histoire de se redonner un peu de force.

" Ce n'est pas ça, commença-t-elle d'une toute petite voix, c'est Merlin-Pompon, mon chat, il a disparu ! Tu sais comme on a le droit d'avoir un animal à l'école, et mon père me l'a offert, et il est tellement attendrissant, tu vois c'est mon chat et d'habitude il revient, mais là partout, je l'ai cherché et sifflé et ..."

Thynta s'arrêta parce qu'elle sentit monter les larmes, et aussi parce qu'elle prenait pleinement conscience que ce qu'elle disait n'avait aucun sens. Elle soupira et tenta un sourire vers Jules, pour se redonner de la contenance...

Thynta semblait vraiment au bord de la crise de larmes. Tous ses traits étaient crispés dans un sourire de la dernière chance et sa voix était chargé d'une tension électrique. Jules eut un soudain élan d'empathie pour sa camarade, cette vision lui serra l'estomac. Lorsqu'elle lui expliqua son problème il éclata de rire. Ce n'était pas vraiment la réaction appropriée, mais il ne pu s'empêcher. La situation d'abord si tragique et mélodramatique prenait tout à coups un accent si burlesque !

Il essaya de calmer son fou rire. "Je suis désolé, pardonne moi Thynta... mais c'est quoi ce nom ? Merlin-Pompom !" Il eut encore quelques sursauts de rire, puis réussit enfin à se calmer. Du moins s'il évitait de prononcer le nom de M... du chat !

"Ne t'inquiète pas Thynta ! C'est un chat, ça retombe toujours sur ses pattes ! Tu sais bien qu'on dit qu'ils ont 9 vies ! Et ma mère ma dit un jour que les moldues ne les avaient pas toutes comptées et qu'en fait ils en ont 14 ! Alors vraiment il n'y a pas de quoi s'inquiéter. Surtout qu'un animal ça se balade tout le temps !"

Il tendit la main à la jeune fille toujours avachie au sol, non pas pour lui dire bonjour, mais pour l'aider à se relever. Et par la même occasion lui transmettre un peu d'énergie positive. En cas de grosse déprime, le contact humain a une efficacité bien plus forte que tous les philtres magiques réunis !

"Allez un peu de dragonnerie Thynta ! Il ne faut pas se laisser aller ! Je vais t'aider à le chercher !"

Thynta fut d'abord surprise, se disant que les situations tendues, Jules les évitait en riant. Puis choquée, presque offusquée, quand elle comprit que c'était à cause du nom. Elle faillit presque l'envoyer balader !
Mais elle se raviva, en voyant qu'il avait vraiment l'air de vouloir la rassurer. Elle trouva même que, bien qu'il se moquât, entendre rire Jules était bénéfique.


"Allez un peu de dragonnerie Thynta ! Il ne faut pas se laisser aller ! Je vais t'aider à le chercher !"

Elle accepta sa main, se leva et lui demanda " c'est vraiment ridicule Merlin-Pompom ? Mais quand on le retrouvera tu verras tu vas craquer tellement il est beau ! Oui je sais tous les chats sont beaux mais celui-là, il est exceptionnel !"

Elle regarda à droite à gauche avant de rajouter : " on commence par où les recherches ? Au fait t'es sûr qu'un chat ca a 14 vies ? je veux dire s'il perd un vie ça marche comment ?"

D'avoir discuté - ou plutôt monologué - lui redonna du poil de la bête, et la présence d'une personne réconfortante - presque un ami maintenant songea-t-elle - et prête à l'aider la rassura. Elle sentait même son sourire revenir !

Thynta prit sa main et se releva, au même moment Jules évita de répondre à sa question... Merlin-pompom ! Il fallait l'inventer celui-là ! Il réprima une nouvelle vague de rire, ce n'était pas le moment de taquiner Thynta. Elle avait en effet déjà mal reçu la remarque, il n'était pas question d'en remettre une couche, pour le moment ! Il lui sourit lorsqu'elle s'épousseta la robe, il cherchait à prendre une attitude réconfortante. Il ne savait pas encore mais avec les années il comprendrait que plus on cherche à apparaître comme tel, on s'éloigne du but rechercher...

"On commence par où les recherches ?"

Jules n'en avait strictement aucune idée, c'était bien la première fois qu'il se mettait à chercher un chat avec sérieux ! Il n'avait d'ailleurs jamais eu de chat chez lui, ni chez ses grands-parents. Il lui était peut être arrivé avec son frère de rechercher le chat du voisin, ou celui que l'on croise dans la rue, mais c'était un jeu et une excuse pour courir dans tous les sens... A présent réfléchir à l'endroit où un chat avait pour habitude de se promener !

Trois falconia sortirent de la salle à manger, ils les dépassèrent sans leur adresser le moindre signe de tête. Jules trouvait que les Falconia avait souvent une attitude hautaine, sûrement parce que leur maison représentait la sagesse, il se pensait les plus intelligents... Il traînèrent derrière eux l'odeur du repas du soir : Sole rissolée à la Salsepareille !

"Hey j'ai une idée ! Ton chat doit aimer le poisson ! Tu ne sens pas ? Il a du aller faire un tour dans la Salle à Manger, ou même en cuisine, puisque les plat son aussitôt débarrasser que quelqu'un quitte la table !"

Il sembla que l'idée séduit Thynta puisqu'ils se dirigèrent vers la Salle à Manger, elle lui demanda cherchant à se rassurer : "Au fait t'es sûr qu'un chat ca a 14 vies ? Je veux dire s'il perd un vie ça marche comment ?"

Une fois de plus Jules fut décontenancé, c'était sa mère qui lui avait raconté ça ! Des on dit ! Il mit alors en branle sont imagination : "J'en ai aucune idée, tu me prends au dépourvu, c'est ma mère qui me racontait ça ! C'est des on fit ! Mais peut-être qu'ils ont un organe compteur de vie ! Ou alors qu'il y a un grand registre tenue par le premier chat qui distribue lorsqu'il le faut les vies à ses sujets !" Il s'arrêta là, ça partait trop loin... De plus il s'était arrêté à la vue de la grande porte en bois.

"Dis moi, tu sais comment on va dans les cuisines ? Parce que j'en ai aucune idée !"

Thynta était rassurée : ils avaient un but !

"Hey j'ai une idée ! Ton chat doit aimer le poisson ! Tu ne sens pas ? Il a du aller faire un tour dans la Salle à Manger, ou même en cuisine, puisque les plat son aussitôt débarrasser que quelqu'un quitte la table !"

Elle se demanda même pourquoi elle n'y avait pas pensé avant ! gourmand comme il était !

Elle rigola même à la réponse de Jules sur les 14 vies des chats : ça y est elle allait mieux. C'était peut-être cela qui lui manquait dans ce grand château : une personne avec qui être...

"Dis moi, tu sais comment on va dans les cuisines ? Parce que j'en ai aucune idée !"

"Je ne sais pas trop, je crois que c'est en dessous de la grande salle à manger, et qu'il y a un mot de passe pour y aller. Tu penses qu'il y a un plan de l'école quelque part? ou à la bibli ?"

C'est vrai ça, où était la cuisine? voilà un problème de plus à résoudre...

"Je ne sais pas trop, je crois que c'est en dessous de la grande salle à manger, et qu'il y a un mot de passe pour y aller. Tu penses qu'il y a un plan de l'école quelque part? ou à la bibli ?"

Jules la dévisagea un instant en réfléchissant. Il n'avait pas pensé au mot de passe ! Il fit demi-tour devant la grande salle à manger en lui expliquant :

"Il y a le plan de l'académie sur les tableaux d'annonces à l'entrée ! Tu n'as jamais vu ? Regarde c'est juste ne face, là dans le hall !"

Il lui pointait très long tableaux en bois qui parcourait presque l'intégralité du mur. Dessus étaient épinglés des dizaines et des dizaines de parchemins. Il s'approcha d'un vélin lustré qui semblaient avoir traversé les âges. C'était le plan de l'académie. En effet les cuisines se trouvaient à l'extrémité de la grande salle à manger. Il devait sûrement y avoir une entrée pour les employés car jamais Jules n'avait vu de cuisinier traverser la salle, cependant le plan n'en parler pas. Il avait déjà Merlin-Pompom à rechercher, ils n'allaient pas s'ajouter l'entrée professionnelle des cuisines à la liste !

"Bon et bien il va falloir traverser la grande salle à manger ! Tu crois qu'il y aura un mot de passe ?"

Il la regarda espérant qu'elle lui réponde qu'évidemment il y avait un mot de passe, mais qu'elle le connaissait car son père était le constructeur des cuisines de beauxbâtons et que c'est lui même qui y a installé le sceau d'entrée pour empêcher les élèves curieux de venir piquer dans le garde-manger... Il douta et sourit, il n'était pas prêt de prendre le chemin des ses appartements !

alors qu'ils traversaient la grande salle à la recherche d'une quelconque autre porte, Thynta repensa à ce que son père lui avait des cuisiniers avant la grande révolution des elfes de maisons.

" Avant c'était les elfes de maison qui faisait la cuisine, du coup ils amenaient les plats par magie et ils n'avaient pas besoin de porte ! Mais maintenant ils sont libres, et c'est interdit. Cependant je me demande s'il n'existe pas d'autres créatures ayant presque les mêmes pouvoirs, ou alors juste un sort qui fait apparaitre les plats... ou les portes ! "

Elle commença à sourire pleinement dans tous les sens, sans faire attention à Jules qui la dévisageait. En même temps elle semblait réfléchir au sortilège le mieux adapté : alo Mora ou Aperto camini ? Cependant il fallait encore trouver la porte, et du coup elle commença à lancer des Alo Mora un peu partout.
Son sourire s'effaça doucement, elle commnçait à se dire qu'elle ne maitrisait pas ce sort, et elle se retourna vers Jules, toujours planté au milieu de la salle.

" C'est Alo Mora pour ouvrir les portes ? "

Puis elle songea qu'en fait, c'était peut-être trop facile, et qu'il manquait quelque chose, qu'une porte cachée n'apparaitra pas avec un sort si enfantin ...Elle venait de faire du Thynta tout craché, s'excitait dans tous les sens en passant du cop à l'âne en deux coups de baguette magique !

Thynta parlait tout en jetant des sorts à droite à gauche dans la grande salle vide. Jules ne l'écoutait pas vraiment, voir pas du tout, il était sur ses gardes et lui jetait des regards à droite à gauche pour s'assurer que la grande salle soit bien vide !

"Il faudrait peut être faire moins de bruit Thynta tu ne penses pas ? Il me semble que d'après le règlement on ne devrait pas être là !"

Il continua à avancer vers le fond de la salle où aurait dû se trouver les cuisines comme le plan l'indiquait. Pourquoi d'ailleurs un plan indiquait une salle interdite ! S'il ne voulait pas qu'on n'y aille il ne fallait pas dire où elle se trouvait, un point c'est tout. Mais Jules avait beau regarder le mur il n'y avait rien. Trois statues représentant les trois fondateurs-animagus en train de se transformer, le mouvement d'ailleurs de la sculpture était magistral, les courbes et les traits semblaient eux aussi couler vers l'animal métamorphe. De l'art certes, mais aucune porte.

Pourtant lorsque Jules s'approcha pour regarder de plus près la statue de Loupocan, il vit cacher derrière, là où la perspective et la réalité n'aurait laissé place qu'à un doigt de lutin, un couloir ou un homme même de large stature pouvait s'enfoncer. Le sortilège qui le fermait avait dû se dissiper ce qui pouvait expliquer qu'un chat s'y soit engouffré !

"Thynta ! Arrête de gesticuler, je crois avoir trouver un passage ! Et qui plus est : déjà ouvert !"

Il sourit, et sans attendre sa réaction pénétra dans le corridor.

[Suite : Cuisine]