À tout ceux qui se perdent [ouvert à tous]

« L’écriture et l’amour procèdent de la même tension, de la même joie, de la même perdition. »

Assise à même le sol et contre l'une des statues, Azénor réfléchissait à cette phrase de l'écrivaine Nina Bouraoui. Elle était d'accord avec ce que disait cette femme mais ne saurait l'expliquer. Elle avait toujours été très littéraire et rêveuse, l'amour et l'écriture était deux choses à laquelles elles réfléchissaient souvent.
Son cahier sur ses genoux et son crayon dans sa main qui était appuyé sur sa joue, elle n'avait toujours pas avancé dans ses devoirs tant ses pensées divaguaient vers d'autres horizons. La jeune fille rêvait de voyage, d'amour passionné, de glace... Sa tante Irina lui manquait.. Celle ci vivait en Russie depuis très longtemps. La Russie ! Quel pays extraordinaire ! Ces vents glacés, cette douce neige qui couvraient le pays presque les trois quart du temps !

Il était 18h15 et la nuit commençait à tomber. Non était tombé depuis au moins une heure mais malgré le manque de visibilité la jeune fille ne s'en était pas rendue compte. Dans sa fine robe bleue, elle grelotait et n'avait point de gilet mais elle ne bougea pas de sa place pour autant. Ici, elle était seule car personne n'y venait en général, elle était ainsi tranquille et personne ne l'a dérangeait jamais. Azénor, d'ailleurs n'avait pas beaucoup d'amis juste des connaissances, elle était d'ailleurs plutôt solitaire ici mais quelque amis ne lui ferait pas de mal.

Peut-être qu'elle réfléchissait trop...

Le jour se couchait. Debout devant la fenêtre, Alexandre regardait le crépuscule gagner du terrain sur le parc. Sa respiration était régulière, calme, et laissait un peu de buée sur la vitre froide. Il faisait plus chaud à l'intérieur. Sa solitude lui plaisait, en certains points. Il aimait pouvoir rester au calme, sans être dérangé sans cesse par des personnes qu'il connaissait plus ou moins. Son manque de sociabilité lui assurait au moins cela. Las de rester au même endroit, il décida de changer un peu d'environnement, et se mit à parcourir le château, la démarche tranquille. Sa route ressemblait à une promenade. Il connaissait par coeur le chemin. C'était son quotidien. Il marchait sans but, juste pour jouir de la tranquillité des lieux. Même si l'air manquait un peu d'iode et de brume. Même s'il n'entendait pas le cri des cormorans. La Bretagne lui manquait, mais le château lui plaisait.

Lorsque sa route le mena dans la Galerie des Charmes, il se senti troublé. Il y avait une autre présence, tout près de lui, il en était certain. Bizarrement, les présences silencieuses le mettaient plus mal à l'aise que celles qui étaient mises en évidence par le raffut. Il se retourna, mais il n'y avait personne derrière lui. Il poursuivit sa route, méfiant. Son regard balayait les alentours. Soudain, il aperçu quelqu'un au pied d'une statue. Il eut un sursaut, et poussa un petit hoquet de surprise, avant de trébucher sur le lacet de sa chaussure qui traînait un peu en voulant reculer d'un pas. Il tomba sur les fesses, et son visage se tordit en une expression de douleur.

« Aïe... Ah, ça n'arrive qu'à moi ce genre de choses... »

On avait rarement entendu le son de la voix d'Alexandre dans ce château, si ce n'est lorsqu'il pestait contre son sort, ou lors des cours. Il était très timide avec les personnes de son âge, et ce depuis toujours. Déjà à l'orphelinat il n'avait jamais joué avec les autres enfants. Il avait toujours fait bande à part, avec son ours en peluche. Bien que le temps eût passé, il n'avait pas encore percé sa bulle. Il était certes plus abordable qu'il ne le fût jadis, mais il avait tout de même encore du mal à communiquer avec le reste du monde. La présence de cette jeune fille le mettait mal à l'aise. Il aurait voulu partir en courant, pour ne pas avoir à croiser son regard. *Les filles parlent trop. Elle risque d'engager la conversation...*

Ellindra flânait à son habitude dans les couloir de beaubâton ne sachant même pas si cela était interdit où autorisé. Ses écouteurs sur les oreilles la douce mélodie du Titanic emplissait son esprit tandis qu'elle marchait au grès de ses envies. Elle avait passé la journée en cours et sa musique lui avait manqué. Son monde, ses désirs, sa passion. Il ne lui fallait pas plus que des écouteurs et un peu de son pour se sentir bien, pour se revigorer.
C'était son refuge. Quand elle allait mal à Durmstrang, elle s'y réfugier. Jamais elle ne remercierait assez cette jeune fille inconnu qui lui avait fait découvrir la beauté des sons.

Néanmoins une image vint perturbé sa lente marche. L'image d'un ours en peluche. Inconsciemment elle baissa le son de l'appareil avec son pouce essayant un bref instant de récupéré l'image, mais comme à chaque fois celle ci n'était qu'une impression fugace. Néanmoins des bruits de pas, leger, furtif lui firent savoir qu'elle n'était pas seule et c'est à ce moment là quelle vie une jeune homme inconnu passer à l'autre bout du couloir.
Sa curiosité la poussa à avancer et elle se fondit dans la pénombre en éteignant sa musique, ce qui était relativement facile puisque ce soir ses habits étaient entièrement noir et qu'une capuche cachait ses cheveux de feu.
Il lui sembla reconnaître la galerie des charmes avant de ne voir l'inconnu trébucher au sol.

« Aïe... Ah, ça n'arrive qu'à moi ce genre de choses... »

Ellindra se mordit la lèvre et sourit puis leva les yeux et vu une demoiselle blonde assise contre un statue. Tremblante de froid surement qui avait tourné les yeux. Cette demoiselle avait une longue chevelure blonde qui lui donnait un air nordique. Le jeune homme à l'inverse avait l'air plus asiatique et Ellindra songea que malgré le fait que l'école soit française, elle croisait beaucoup d'étranger.
A son attitude, Ellindra devina que celui ci ne voulait pas engager la conversation. Après tout elle avait elle aussi souvent besoin de tranquillité et ne supportait pas qu'on lui parle dans ses cas là. Elle contourna alors l'asiatique au sol en lui lançant un clin d'oeil en s'approchant de la demoiselle.

" Moi qui croyait être seule dans les couloirs par cette heure et ce froid... Je me suis humblement trompé. Ellindra Leken. Cerconor 5ème année. Enchanté de rencontrer quelqu'un durant une de mes promenades. "

Elle tendit la main à la demoiselle pour l'aider à se lever tout en la saluant puis de son autre bras fit glisser sa capuche pour que l'autre voit son visage et ses cheveux de feu

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