Après une ballade dans le château, Mr. Deschants ne pouvait s'empêcher de découvrir le Parc, le cœur même d'une institution scolaire d'après lui. En tant que druide, on ne pouvait renflouer son envie de nature. Il en avait grand besoin dans ce genre d'endroit où la splendeur magique du passé se mêlait à la beauté du cadre présent. Et il devait trouver une endroit où s'installer, si on le prenait comme professeur. Et une salle de cours ! Au fond de lui, le druide préférerait enseigner dans sa tente fleximagique, objet dont on ne pouvait se séparer si aisément. Il n'aurait qu'à faire plusieurs sorts d’extension pour l'agrandir encore plus et son rêve de devenir professeur pourrait s'accomplir. Encore une fois, il se prit à rêvasser tout en contemplant les alentours.

La forêt de pins qui bordait et le château et les montagnes confirmait le climat méditerranéen et il y respirait une certaine fraîcheur malgré l'été. Des nuages gris obscurcissait les lieux mais lui donnait un charme de vacances. C'était les vacances, les élèves avaient quitté les lieux. Du moins, il en avait venu à cette conclusion puisqu'il n'entendait guère d'enfants. Peut-être croiserait-il la Directrice adjointe, ou d'autres professeurs, ou même le Directeur ! Pour le moment, il était seul. Il pourrait commencer son rituel de purification. Il sortit un tas d'objets de son sac puis s'empara de sa baguette.

"Aguamenti ", formula-t-il.
L'eau coula dans un bol en verre, que le druide gardait seulement pour ses rituels.
"Incendio minima"
Le feu embrasa la bougie.

Le rituel pouvait commençait, en espérant que personne ne puisse l'interrompre...

Bien qu'il soit concentré, le bruit derrière lui le fit tressauter. S'attendant à une attaque de mante magique géante (comme si c'était possible dans un endroit comme celui-ci – on ne ressort jamais inchangée d'une expédition dans les landes irlandaises), il se retourna vivement et pointa sa baguette devant lui pour lancer son sort avec détermination :

« Petrificus totalus ! »

Lorsqu'il se rendit compte de son erreur, il était déjà trop tard. Un homme se tenait devant lui, vêtu comme un moldu, plutôt pas mal avantagé physiquement (on ne peut le nier, même si le couple implique la fidélité, il faut bien accepter la réalité) et aussi pétrifié par son sortilège. Quel barbe ! Louis oublie souvent qu'il n'est plus en train de revivre les terribles examens de son maître. En plus, s'en prendre à un moldu ! Par le cœur des vampires ! Il allait être licencié avant même d'être devenu officiellement professeur !

« Je vous demande pardon, monsieur le moldu ! Je ne vous avais pas vu... Quel idée aussi de m'effrayer ainsi. Ne vous inquiétez pas, vous oublierez tous dans quelques instants, et tout redeviendra normal. Comme dans votre petit monde de moldu », lança-t-il, comme pour le rassurer.

Louis allait lancer son sort quand une pensée le retint. Comment un moldu aurait pu se trouver là, au Château de Beauxbâtons ? Quel barbe ! Il s'en était forcément pris à un professeur ! Futur confrère, peut-être même le directeur ! Que les vélanes lui viennent en aide ! Il allait être doublement renvoyé chez lui, en Normandie, pour s'en être pris sans raison à un sorcier.

« Je suis vraiment désolé, je ne voulais pas... Enfin, si mais... Attendez, je vous sors de là. En même temps, vous ne pouvez pas faire autrement... Enfin, bon. Finite Incantatem ! ».

Le sort fit effet. Louis ne savait pas comment l'homme réagirait. Il allait sûrement se prendre un sacré savon, bien qu'ils aient à peu-près le même âge...

« Jamais je n'aurais cru que cela m'arriva un jour... Je vous demande humblement pardon, mon esprit me joue des tours lorsque je regagne peu à peu la civilisation... », lança-t-il rapidement en s'inclinant bien-bas.