En ce samedi matin, Noam marchait jusqu'au terrain de Quidditch de l'Académie. Son balai sur l'épaule et dans l'autre main son sac, il se remémorait encore sa soirée de la veille. Soirée qu'il avait passé à la bibliothèque pour avancer l'intégralité de ses devoirs pour la semaine suivante et ainsi profiter du week-end. Il possédait une facilité d'apprentissage assez déconcertante et peut être démoralisant pour les autres. Ainsi, en moins de deux heures, il avait rédigé tous ces travaux et pu rejoindre la salle commune des Loupocans.
A présent, il pouvait profiter pleinement du fait de ne plus rien avoir à faire, si ce n'est pratiquer ses loisirs, comme l'était le Quidditch. Il avait également prévu d'aller envoyer un hibou à ses parents dans le cours de l'après-midi. Toutefois, ses pensées se tournèrent rapidement vers le Quidditch et, inconsciemment, il hâta le pas.
Il faisait plutôt froid en cet heure matinale mais le jeune homme y prêtait à peine attention. Il avait hâte de commencer le premier entraînement et se demandait qui pourrait bien être là. Azénor, obligatoirement. Et peut-être d'autres membres de l'équipe, très certainement. L'entraînement étant ouvert aux autres familles et mêmes élèves, l'heure serait certainement le seul obstacle au fait qu'ils soient nombreux.
Au fond de lui, Noam espérait seulement qu'ils soient juste assez pour pouvoir s'entraîner suffisamment. Au pire, cela leur permettrait au moins de faire connaissance, et surtout de voir quels membres étaient vraiment impliqués et motivés.
Pour les autres, le sixième année ne manquerait pas de les gratifier de sa remarque la moins sympathique. Pour lui, ni l'heure ni le temps n'étaient un obstacle.
Enfin, venant interrompre le cours de ses pensées, il arriva enfin au terrain. Pendant les premières secondes, il crut qu'il était seul et regarda interloqué l'ensemble du stade jusqu'à ce qu'il entende des éclats de voix. Il se dirigea alors vers ce qui devait être les vestiaires. En pénétrant dans le bâtiment, il put noter qu'il s'agissait des voix de deux élèves, et se sentit rassuré de ne pas être le seul à s'être levé pour venir à l'entraînement.
En passant devant une vitre, il remarqua alors que ses cheveux avaient viré au bleu. Surement en raison du froid. Il secoua la tête et se concentra pour dissiper la couleur et revenir à sa teinte naturelle. Ah, être métamorphomage n'avait pas que des avantages...
Ne sachant pas s'il pouvait entrer alors que deux filles se trouvaient dans un lieu fait pour se changer et qu'il était un garçon, il attendit quelque instant avant de frapper dans l'embrasure de la porte, pour finalement entrer.
Il sourit aux deux filles présentes, il s'agissait d'Azénor, capitaine de l'équipe et batteuse, et de Rose, gardienne. Puis, répondant aux dernières paroles de la gardienne, posa son balai contre un mur.
"Bonjour... Je me posais la même question ! Y aurait-il eu une épidémie de fainéantise ?"
Rose paraissait essoufflée. Elle avait dû se dépêcher et Noam lui adressa un sourire amusé avant de porter son attention sur Azénor. Surpris, c'est une mine déconfite qu'il découvrit sur le visage de la capitaine et il entreprit alors de s’enquérir de son état.
"Ça va Azénor ?"
Mettant son état sous le compte du fait qu'ils étaient pour le moment très peu à être venus, il tenta de la réconforter.
"Si c'est à cause de l'entraînement, ils ne devraient pas tarder à arriver... Sinon, crois moi, je vais les sortir de leur lit à coup de Cognard !"
Il s'approcha de la porte pour voir s'il n’apercevait personne et commença, à son tour, à décourager. Fulminant un peu devant l'absence d'autres joueurs, il espéra qu'ils soient simplement en retard.
Finalement, il ajouta:
"J'aurais dû demander à Ambre de venir... Elle est nulle mais au moins ça aurait fait une personne en plus !
Mais, au pire, on peut commencer à aller s'entraîner ?"
Le nom de Ambre lui était venu en premier car il l'avait croisé quelques instants plus tôt alors qu'elle se ruait en direction de la bibliothèque en compagnie d'une amie. Comme si elles craignaient qu'il n'y ait plus de places alors que la plupart des élèves étaient encore couchés... Il avait rencontré la troisième année à peine un an plus tôt et, sans qu'ils soient vraiment proches, ils restaient amis. Il n'était pas certain que ses deux coéquipières la connaissent, mais ne prit pas la peine de préciser son nom.
Pour finir, il attrapa son balai et s'arma de son plus beau sourire, espérant alors redonner du courage aux troupes. Et ceci bien qu'ils ne soient que trois pour le moment.